Education et Alphabétisation

L’accessibilité des enfants à l’enseignement primaire est rendue facile dans la commune par la création d’écoles dans tous les villages. A fin de l’année 2022, il existe 161 écoles publiques dans la commune dont 123 écoles primaires publiques et 38 écoles maternelles publiques. Elles sont renforcées par des écoles primaires privées, au nombre de 17, le tout réparti en trois zones géographiques comme le montre la carte ci-dessous. Le problème d’encadrement des apprenants est réglé par la mise à disposition d’enseignants suffisants. Toutefois, il persiste le problème de gestion des enseignants. Des constats de terrain, les écoles en zones urbaines renferment plus d’enseignants que de besoins alors que dans les zones rurales les besoins persistent. En général, presque toutes les classes disposent d’enseignants et le ratio élève-maître est de 27 contre la norme qui est de 25 à la maternelle et de 39 contre la norme de 45 au primaire. Avec l’augmentation de l’effectif des enseignants grâce au programme d’Aspiranat, ces ratios respectent globalement la norme de l’Ecole de Qualité Fondamentale (EQF). Cette situation a contribué à l’amélioration progressive des taux de réussites au CEP entre 2018 et 2022 dans la commune.
Graphe : Evolution de l’effectif des inscrits dans les classes d’examen.
La raison fondamentale est liée au travail des enfants qui sont placés dans les ateliers comme apprentis. Il est également noté le trafic des enfants âgés de 12 à 15 ans vers le Nigéria sur le consentement des parents de plus en plus frappés par la paupérisation. De même, dans plusieurs écoles rurales et même du centre urbain, les écoliers et leurs enseignants travaillent encore sous paillotes ou apatams comme l’indique la photo ci-dessus. Le mobilier et le matériel didactique manquent cruellement ce qui ne motive pas les apprenants et les enseignants qui restent faiblement encadrés du fait d’insuffisance de Conseillers Pédagogiques. (02 conseillers pédagogiques sur 03). Aussi est-il soulevé dans plusieurs villages/localités, l’absentéisme et l’état d’ivresse continu de certains enseignants ; ce qui n’est pas sans conséquences sur les résultats scolaires et des taux d’achèvement scolaire (46,39% en 2022 contre 64,58% en 2017). La déscolarisation des enfants est un problème général au niveau de la commune même si les taux de réussite au CEP s’améliorent d’année en année (62,69% en 2017 contre 81,29% en 2022). La situation est plus remarquable au niveau des arrondissements d’Aklampa et de Ouèdèmè où l’effectif des filles dans les classes diminue d’année en année.
Graphe : Evolution des taux de réussite au BEPC dans la commune
Graphe : Evolution des taux de réussite au BAC dans la commune
Les garçons présentent un taux de réussite nettement meilleur à celui des filles, même si globalement les deux taux ont diminué depuis 2020. C'est parmi les filles de ce cycle qu'on enregistre les plus forts taux de grossesses et d'abandons de classes en raison de l’inconscience notoire des enfants mais aussi de l’insuffisance du suivi et de l’encadrement des parents surtout vis-à-vis des filles. Cela justifie l’accroissement du nombre de filles mères dans les écoles.
Le graphe 7 indique par contre qu’au niveau du BAC, les taux de réussite des filles entre 2018 et 2022 restent toujours meilleurs à ceux des garçons. Cette situation pourrait s'expliquer par la prise de conscience des filles de cette catégorie grâce à l’appui des projets notamment le projet Plan pour les Filles, SWEED, etc, qui ont contribué à la formation des enseignants dans certaines écoles pilotes sur l’éducation à la santé sexuelle et la mise en place des clubs genres. Toutefois, la situation reste critique à Magoumi où le taux moyen de réussite des filles est de 7,1% contre 22,8 % pour les garçons.
Dans le sous-secteur de l’alphabétisation, le nombre de personnes alphabétisées est encore faible par rapport à la taille de la population analphabète. Les deux centres existants (à Thio et à Zaffé) ne disposent pas d’infrastructures. Les cours se déroulent dans des lieux informels, cadres non propices à l’éducation des adultes. On note la disponibilité des maîtres alphabétiseurs même si ceux-ci ne sont pas pris en charge par l’Etat et qu’aucune action concrète n’ait été entreprise par la commune dans ce sous-secteur depuis des années.
La nouvelle génération du PDC de la commune doit prendre plus au sérieux la question d’éducation et d’alphabétisation en renforçant les infrastructures et en élargissant les classes d’alphabétisation à l’échelle des dix arrondissements pour contribuer à l’atteint de la cible 4 de l’ODD4 ‘’D’ici à 2030, augmenter nettement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entreprenariat’’ et auquel la commune a souscrit.
L’implication de la population à la prise de décision à la base doit aussi passer par le rapprochement de l’information en traduisant les documents de planification dans les deux langues principales (Mahi et Idaasha) de la commune.